Méandres de la politique étrangère

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À travers trois exemples d’actions internationales de la France, il est possible de tenter de suivre les méandres de la politique étrangère de notre pays, et de se poser bien des questions. 

Auxquelles, vu notre statut de « peuple démocrate », nous n’aurons pas la réponse. 

Nous ne pourrions pas comprendre. 

Ainsi, au lendemain du 11 septembre, les Etats Unis et la Grande Bretagne décident d’envahir l’Irak et de débarrasser la planète du régime du dictateur Saddam Hussein. Au nom de l’existence d’armes de destructions massives. 

Adoptant une posture très « gaullienne », notre président Jacques Chirac refuse de se mêler à l’aventure, s’attirant les foudres du « grand frère » et celles de quelques « petites soeurs » récemment européanisées. Grâce à cela, nous n’avons pas été entraînés dans ce bourbier, et nous savons ce qu’il en a été des armes de destruction massive. 

Plus tard, en Côte d’Ivoire, est élu Laurent Gbagbo, ami de nos hommes politiques socialistes. Vient le moment où Jacques Chirac, alors encore au pouvoir, agacé par la politique d’indépendance de ce président africain, décide qu’il faudra se débarrasser de lui. 

Ouattara, vieil opposant, ancien vice-président du FMI, soutenu par ce que le monde compte de finance à laquelle Gbagbo oppose une forte résistance, se présente aux élections fin 2010. Entre temps, Nicolas Sarkozy, américanophile, est devenu président en France. 

Le résultat des élections ivoiriennes de 2010, et cela personne ne le nie, donne Ouattara vainqueur dans le nord du pays et Gbagbo dans le sud. La moyenne des deux ne donne pas un résultat « à la dictateur », du type 95% pour le président sortant, mais au contraire proche du 50/50. 

La commission électorale internationale s’empresse de clamer la victoire du candidat Ouattara. Mais pourquoi tant de hâte ? S’ensuivent quelques mois de « drôle de guerre » où, loin de mettre le pays à feu et à sang, les adversaires s’observent. Et soudain, Ouattara passe à l’attaque : qui l’a armé ? Le voici désormais à l’assaut de son adversaire au coeur d’Abidjan, ville fortement pro-Gbagbo. Difficile de créer de meilleures conditions de massacre des populations civiles. Et, semble-t-il, les forces de Ouattara ne s’en privent pas. 

Pendant ce temps, en Afrique du Nord, la Tunisie s’est libérée pacifiquement de son Ben Ali (plus précisément de sa famille Trabelsi…), la France qui n’a pas bougé ayant semblé jusqu’au dernier moment soutenir le mauvais cheval. Alors, la mèche ayant mis le feu aux poudres Libyennes, Nicolas Sarkozy qui voit s’approcher à grands pas une élection 2012 problématique s’est senti obligé d’agir. 

Patatras ! Voilà que la Libye n’est pas la Tunisie… que l’armée soutient Khadafi… que la Libye est une construction occidentale réunissant un certain nombre de tribus qui ne constituent pas une Nation, pas un bloc homogène. Alors Khadafi tremble, la France encourage cette fois les rebelles, mais Khadafi résiste et utilise les armes dont il dispose : la Terreur et les armes lourdes. 

On s’achemine vers un bain de sang. La France fait reconnaître difficilement à la communauté internationale la nécessité d’empêcher cela… et depuis, France, Angleterre et Etats Unis bombardent les forces de Khadafi. C’est logique : une fois arrêté aux portes de Benghazi, il ne va pas rentrer tranquillement chez lui. Il faut lui faire un bout de chemin !

Et jusqu’où ira ce chemin ? Les forces rebelles avancent, mais c’est grâce aux bombardements occidentaux. Que se passera-t-il si les rebelles parviennent aux portes de Tripoli ? On s’arrête de bombarder ?

On nous parle, en désespoir de cause, de laisser la place à la diplomatie. Seigneur ! mais il est grand temps… toutes ces affaires manquent cruellement de sérénité, voire de suite dans les idées, de perspectives à long terme. 

Finalement, ce doit être l’avantage d’être des pays « civilisés » : dans nos pays, les populations exploitées s’appauvrissent et sont de plus en plus dépendantes, tandis que dans ces pays d’Afrique dont nous exploitons les richesses, les populations sont massacrées. 

Pendant ce temps, les Multinationales prospèrent.

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